Benjamin Mouly
Toucher de bouche
Vue de l’exposition
Verrière
Courtesy de l’artiste
© Photo Aurélien Mole

Benjamin Mouly
Toucher de bouche
Vue de l’exposition
Verrière
Courtesy de l’artiste
© Photo Aurélien Mole

Benjamin Mouly
Toucher de bouche
Vue de l’exposition
Verrière
Courtesy de l’artiste
© Photo Aurélien Mole

Benjamin Mouly
Toucher de bouche
Séchoir #3, 2024
Verrière
Courtesy de l’artiste
© Photo Aurélien Mole

Benjamin Mouly
Toucher de bouche
Vue de l’exposition
Verrière
Courtesy de l’artiste
© Photo Aurélien Mole

Benjamin Mouly
Toucher de bouche
Vue de l’exposition
Verrière
Courtesy de l’artiste
© Photo Aurélien Mole

Benjamin Mouly
Exposition Toucher de bouche
Petite Galerie
Film Le bureau de la direction, 2024
Courtesy de l’artiste
© Photo Aurélien Mole

Benjamin Mouly
Exposition Toucher de bouche
Petite Galerie
Films Eaux-Douces, 2024 et Messe basse,  2024
Courtesy de l’artiste
© Photo Aurélien Mole

Benjamin Mouly
Exposition Toucher de bouche
Petite Galerie
Film Eaux-Douces, 2024
Courtesy de l’artiste
© Photo Aurélien Mole

Artiste : Benjamin Mouly / Commissaire : Éric Degoutte

Dans la continuité de la 8ème saison artistique, première d’une programmation de trois années intitulée Nos maisons apparentées, le Centre d’art contemporain –Les Tanneries présente, en prolongement de son second cycle, l’exposition Toucher de bouche de Benjamin Mouly, visible sous la Verrière et dans la Petite Galerie du 24 février au 28 avril 2024.

Cette exposition personnelle est l’aboutissement de la résidence territoriale de Benjamin Mouly débutée en septembre 2023 jusqu’en février 2024. Initié en 2020,ce dispositif bénéficie du soutien exceptionnel du Ministère de la Culture — DRAC Centre-Val de Loire/Pôle Publics et Territoires.

Fort de ces six mois de découverte du territoire et de ses spécificités, l’artiste donne à voir la façon dont les collaborations, échanges avec les habitants, professionnels, acteurs locaux et régionaux ont inspiré son travail. Les espaces des Tanneries se font alors maisons apparentées, lieux d’histoires vécues, de mise en regard de connaissances et de compétences plurielles, dans une relation qui, à la fois pour l’artiste et les publics, détermine le rapport à l’œuvre.

Mêlant sculptures, installations et vidéos nées d’une expérience commune, cette exposition dévoile un travail autour de la matière sucre et des récits qu’elle porte en elle. Par un processus d’apparentement d’éléments entre réel et fiction, histoire et récit, littérature et gastronomie, l’univers fantastique et incongrude Benjamin Mouly vous invite à imaginer de nouveaux mondes possibles.

 

>> Edito

Il fut une époque où le besoin de raffiner devint industriel. Ce qui était subtil – dans le fil d’un toucher de bouche – avait été jusque-là d’une diffusion limitée, une matière précieuse qui n’était pas encore première. Son amoncellement, e t toutes ses formes de ruissellements à venir, relevaient d’une belle utopie, d’un monde édulcoré ou encore d’une cité emmiellée, sous le palais d’une réalité diffuse ouvrant vers une contrée inconnue, très possiblement fantastique.

Tout cela en quelque sorte était de l’ordre d’une histoire à dormir debout.

Il nous est dit qu’il fallut qu’elle se « démocratise », et là, tout le suc de la farce vient napper en creux une l’histoire plus amère, mitigée, dans le fracas des machines ou des casserolades de fers-blancs, dans la chaleur et les vapeurs des fours, l’humidité brumeuse d’un paysage betteravier et des nuages poudrés révélés par la lumière les traversant. Un monde bien différent que celui rincé et dépouillé de toutes parties salines, alcalines, acides, anguleuses ou astringentes se manifeste là : ici tout aussi possiblement, viennent résonner des cales remplies d’hommes, enchaînés – matière premi ère elles aussi – remplacées par les tiges coupées des cannes, bientôt broyées et pressées, blanchies et scintillantes pour mieux rayonner au centre des attentions.

Le toucher de bouche se poursuit. La complexité se révèle. Tout peut s’empâter et vient s’agglutiner, alourdir le propos, et freiner la fugacité fulgurante de cette matière glorieuse. Le fantastique est aussi porteur du fabuleux, là où émerge le perplexe, comme parfois le pire. Un besoin mystérieux se prolonge en bouche, enivrant tout disce rnement, dissociant l’ordonnancement des perceptions, d’un récit à faire, d’un fil d’histoire à suivre, laissant avec adresse et agilité, l’esprit et l’oeil se jouer et déjouer des séquences ressenties, des assemblages et des apparentements éthérés.

Le premier et le secondaire atermoient, la beauté et la poétique côtoient l’absurde et le banal. Le merveilleux se plaît à paraître ainsi, désenchanté séducteur. 

Toucher de bouche trouve les conditions de sa détermination dans ce rapport de registre sensible, là-même où le vivant et le besoin de transcription d’un rapport au monde, aux êtres et aux choses, se font « cuisine commune » pour dresser la table autant qu’établir la carte, porteuses l’une comme l’autre des saveurs mêlées d’une é criture filmique, d’une pensée et pratique de la sculpture, d’histoires lues et rêvées, imaginées, autant que vécues et partagées, de lectures de l’histoire de l’art et des savoirs, d’un partage d’une expérience commune autour des enjeux de la création contemporaine. 

De registre en registre, l’étendue des saveurs se fait palette. 

Les conditions de l’apparentement sont établies. 

Éric Degoutte, Commissaire de l’exposition 

* cette exposition est adossée à une résidence territoriale de 6 mois 

 

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Les artistes programmé.e.s au fil de la saison #8 – Nos maisons apparentées 

Cycle 1
Octobre
: Marco Godinho, Un vent permanent à l’intérieur de nous, Tous les espaces

Cycle 2
Février
: Diplômé.e.s et post-diplômé.e.s 2023 de l’École supérieure d’art et de design d’Orléans, Galerie Haute.
Un co-commissairat de Sophie Fétro, designer et théoricienne de design, maître de conférence en esthétique et sciences de l’art. 
Benjamin Mouly, Toucher de bouche, Verrière et Petite Galerie.
Mars : Romain Kronenberg, Seconde personne, un commissariat de Meris Angioletti, Grande Halle – Clément Bagot, Multimondes Multiples, Galerie Haute.

Cycle 3
Juin
: Lydie Jean-Dit-Pannel, Galerie Haute et Verrière – Jeunes diplomé.e.s de l’École nationale supérieure d’art de Dijon, Petite Galerie – Richard Long (demande de prêt en cours), Grande Halle.
Un commissariat de Bénédicte Ramade.