Suzanne Husky, Sleeper Cell, pin sylvestre et agrafes, édition réalisée pour la Verrière, production Les Tanneries, 2017.                                                            Crédit photo Olivier Coulange, agence VU

Thomas Raynaud, Une retenue d’eau, 2017

 

Thomas Raynaud, au premier plan,                         Suzanne Husky au fond.                                               Crédit photo Ville d’Amilly

Courtesy Thomas Raynaud (BuildingBuilding)

UN COMMISSARIAT D'ABDELKADER DAMANI, LUCA GALOFARO ET ÉRIC DEGOUTTE

ARTISTES : Suzanne Husky (invitée par Les Tanneries),                      Thomas Raynaud (Biennale d'architecture)  

Dans le cadre de la Biennale, le centre d’art invite Suzanne Husky à construire une Sleeper Cell pour la Verrière. Cette structure à forme d’igloo est réalisée en bois. Émergent directement du sol, elle évoque les premières habitations humaines. Cette construction ouvre aussi sur le registre animal de l’abri, du terrier, du cocon ou du nid. Elle télescope ainsi différents règnes, fait migrer des formes et des modes de vie en un mouvement fluide, proche des transports imaginaires de l’enfance. Les préoccupations de l’artiste sont également environnementales, inspirées par les pratiques d’individus repensant les conditions premières de leur habitat de façon alternative, en vivant de manière simple et dépouillée. L’anthropologie, ou la sociologie de l’habitat innervent sa réflexion artistique.

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Après sa formation à Paris et à Hong-Kong, Thomas Raynaud aborde, au sein de son agence Building Building fondée à Paris en 2007, la question du paysage et de la réhabilitation. La piscine d’eau de mer de Pirou-Plage, dans le Cotentin, fait partie de ces constructions qui attisent l’attrait de ceux qui chercheraient encore une définition plus fondamentale, plus anonyme aussi… Située à une centaine de mètres du littoral, elle est constituée de deux bassins qui se remplissent et disparaissent avec les marées. Deux rectangles de béton, des marches, des échelles, deux fanions qui en signalent la présence à marée haute : On pensait parler d’une simple piscine, on se retrouve avec moins encore – « une retenue d’eau ». Ni vraiment une piscine ni vraiment rien. Un mur de béton ancré dans le sable, ancré dans les marées, installé dans la mer. À la fois au large, et au bord. Une partition simple. À l’intérieur un espace changeant, à la fois signe et monument. À la fois flaque et piscine. À l’extérieur le monde, la mer, les marées, les usages, les drapeaux, le délire et la noyade possible. En un mot ce que l’on continue d’appeler le dehors, l’extérieur.