Romain Kronenberg
Seconde Personne,
Vue de l’exposition,
Grande Halle,
Courtesy de l’artiste,
© Photo Aurélien Mole
© Romain Kronenberg, ADAGP, Paris, 2024

Romain Kronenberg
Seconde Personne,
Vue de l’exposition,
Grande Halle,
Courtesy de l’artiste,
© Photo Aurélien Mole
© Romain Kronenberg, ADAGP, Paris, 2024

Romain Kronenberg
Seconde Personne,
Vue de l’exposition,
Grande Halle,
Courtesy de l’artiste,
© Photo Aurélien Mole
© Romain Kronenberg, ADAGP, Paris, 2024

Romain Kronenberg
Seconde Personne,
Vue de l’exposition,
Grande Halle,
Courtesy de l’artiste,
© Photo Aurélien Mole
© Romain Kronenberg, ADAGP, Paris, 2024

Romain Kronenberg
Seconde Personne,
Vue de l’exposition,
Grande Halle,
Courtesy de l’artiste,
© Photo Aurélien Mole
© Romain Kronenberg, ADAGP, Paris, 2024

Romain Kronenberg
Seconde Personne,
Vue de l’exposition,
Grande Halle,
Courtesy de l’artiste,
© Photo Aurélien Mole
© Romain Kronenberg, ADAGP, Paris, 2024

Romain Kronenberg
Seconde Personne,
Vue de l’exposition,
Grande Halle,
Courtesy de l’artiste,
© Photo Aurélien Mole
© Romain Kronenberg, ADAGP, Paris, 2024

Romain Kronenberg
Seconde Personne,
Vue de l’exposition,
Grande Halle,
Courtesy de l’artiste,
© Photo Aurélien Mole
© Romain Kronenberg, ADAGP, Paris, 2024

Romain Kronenberg
Seconde Personne,
Vue de l’exposition,
Grande Halle,
Courtesy de l’artiste,
© Photo Aurélien Mole
© Romain Kronenberg, ADAGP, Paris, 2024

Romain Kronenberg
Seconde Personne,
Vue de l’exposition,
Grande Halle,
Courtesy de l’artiste,
© Photo Aurélien Mole
© Romain Kronenberg, ADAGP, Paris, 2024

Artiste : Romain Kronenberg / Commissaire : Meris Angioletti. Avec la participation de Emi Yatsuzaki.

Venant rejoindre le second cycle d’expositions, déployé au cours de la 8ème saison artistique, première d’une programmation de trois années intitulée Nos maisons apparentées, Le Centre d’art contemporain – Les Tanneries présente l’exposition Seconde Personne de Romain Kronenberg, visible dans la Grande Halle du 16 mars au 26 mai 2024. Donnant à écouter, à contempler et à faire l’expérience de mondes possibles, Romain Kronenberg diversifie ses approches formelles et conceptuelles, brouillant la frontière entre le réel et le fictionnel. À la croisée de l’écriture, de la musique, de la sculpture, de la vidéo et de la photographie, les projets de l’artiste donnent naissance à des fictions troublantes et intimes, happant le public et le transportant vers des univers à la fois étranges, familiers et en devenir.

Photographe, vidéaste, compositeur, plasticien et auteur, Romain Kronenberg s’est d’abord formé à la musique avant de se tourner, à partir de 2005, vers d’autres disciplines comme la vidéo et la performance. Son travail explore alors la dialectique image/son dans une approche contemplative. Depuis quelques années, faisant un pas de plus vers le narratif, Romain développe ce qu’il conçoit comme des mondes possibles : espaces sensibles prenant des formes diverses (plastiques, littéraires, musicales, graphiques, performatives, numériques) où le public peut s’immerger, réaliser des expériences intimes au cœur du narratif telles que rencontrer des personnages, entamer un dialogue avec eux, employer leurs créations. C’est dans ce contexte que l’artiste imagine, dès 2018, un projet au long cours autour de la question du deuil, du cycle de la mort et de la vie.

Tout débute avec le film Tout est vrai (2018), qui met en scène Zoé, Thomas et Félix, trois personnages cherchant la force de continuer à vivre malgré la perte qu’ils traversent – celle de Pablo, ami de tous et compagnon de Zoé. Ne trouvant le moyen de surmonter la perte que par la narration, Zoé entame l’écriture du roman contrefactuel Tout est vrai (2018) où, pour ne plus subir, elle renverse la situation où elle se trouve plongée et imagine la vie que Pablo aurait eue si elle-même était morte. Comment il aurait survécu, rencontré Rebecca avec laquelle il aurait eu un fils, qu’ils auraient prénommé Simon. Comment, tel un destin auquel on ne saurait échapper, Pablo et Simon à peine né auraient dû affronter une autre perte, celle de Rebecca – une mère, une compagne. Comment Simon aurait grandi aimé et quitté le foyer pour devenir adulte. C’est sur le départ du jeune homme que s’achève le roman. En 2020, le récit se poursuit à travers le film Sans qu’aucun matin où Simon, devenu développeur web et cherchant une issue à la mélancolie où l’absence de sa mère l’a plongé, imagine une application qui permettrait d’anticiper voire de déjouer la perte des êtres chers par une idée très simple : toute relation nouvelle doit être pensée finie, alors marquée d’une date à laquelle elle devra s’achever. Pablo convainc son fils que son projet est inhumain, qu’il s’oppose au vivant, que vivre implique de perdre ; et l’encourage plutôt à se réconcilier avec le souvenir de sa mère. C’est ainsi que Simon entame l’écriture d’une série de lettres où il se livre à elle. Et c’est en écrivant que naît son projet REBECCA, application qui permet aux morts de parler aux vivants.

Dans le prolongement de ces projets artistiques mêlant réalité et fiction, au sein de l’exposition Seconde personne, vous pourrez découvrir l’application de Simon parmi de nombreuses autres œuvres et récits. Avec un commissariat de Meris Angioletti et la participation d’Emi Yatsuzaki, l’exposition dévoile ainsi l’enveloppe formelle et conceptuelle d’un ensemble de narrations aux enchevêtrements poétiques : quatre romans[1] chers à l’artiste exposant les relations sensibles qu’entretiennent ses personnages les uns avec les autres à l’origine « d’une série d’œuvres plastiques aux accents littéraires et sonores ». S’ouvre alors, dans la Grande Halle, un paysage de mots, ensemble d’affiches aux lettrages blancs sur fond noir qui font résonner d’autres paroles à écouter, lues par l’artiste, ou encore les images projetées d’un monde intime autant qu’universel. Les récits résonnent parmi les formes –notamment celle d’une sculpture blanche, symbolique, qui, dans un rapport analogue à l’application, semble attendre les récits qui prolongeront Seconde Personne.

L’exposition ainsi intitulée en référence à la pratique littéraire de Romain Kronenberg — chacun de ses romans étant écrit et signé à la seconde personne — implique le visiteur autant qu’il l’interpelle, l’invitant à se mouvoir au-delà des limites de ce qu’il est pour réfléchir à son rapport à l’autre et au monde. Par ce processus d’identification aux personnages, présences ouvertes rythmant l’espace d’exposition et traversées par des sentiments universels, chacun.e sera invité.e à se percevoir tour à tour en fils, père, ami.e, être aimé.e ou aimant, disparu.e. À la fois sensible, singulier et commun, l’univers narratif et spectral de Romain Kronenberg invite ainsi au mouvement et à l’introspection autant qu’il invite à penser d’autres mondes possibles.

[1] Tout est vrai (2018) roman de Zoé Jaspers, personnage du film Tout est vrai (50 min, 2018) de l’artiste ; Providence (2022), Mickaël-monde (2023) et Né en mai (2023) de l’artiste

________________
Les artistes programmé.e.s au fil de la saison #8 – Nos maisons apparentées 

Cycle 1
Octobre
 : Marco Godinho, Un vent permanent à l’intérieur de nous, Tous les espaces

Cycle 2
Février
 : Diplômé.e.s et post-diplômé.e.s 2023 de l’École supérieure d’art et de design d’Orléans, Galerie Haute.
Un co-commissairat de Sophie Fétro, designer et théoricienne de design, maître de conférence en esthétique et sciences de l’art. 
Benjamin Mouly, Toucher de bouche, Verrière et Petite Galerie.
Mars : Romain Kronenberg, Seconde Personne, un commissariat de Meris Angioletti, Grande Halle – Clément Bagot, Multimondes Multiples, Galerie Haute.

Cycle 3
Juin
: Lydie Jean-Dit-Pannel, Galerie Haute et Verrière – Jeunes diplomé.e.s de l’École nationale supérieure d’art de Dijon, Petite Galerie – Richard Long (oeuvres issues de diverses collections publiques), Grande Halle.
Un commissariat de Bénédicte Ramade.