Vidéo de l’exposition
N.O.É
de Victor Cord’homme,
Verrière,
Les Tanneries Centre d’art contemporain,
du 24 juin au 24 septembre 2023.


Réalisation et montage : Thomas James
© Les Tanneries – CAC, Amilly, 2023


>> Pour un visionnage optimal, maintenez la flèche de votre souris sur la vidéo afin de suspendre le diaporama. Ou visionnez-là ici !

Victor Cord’homme
N.O.É : Nacelle Observant les Étoiles,
Vue de l’exposition,
Verrière,
Photo Les Tanneries – CACIN, Amilly.

Victor Cord’homme
N.O.É : Nacelle Observant les Étoiles,
Vue de l’exposition,
Verrière,
Photo Les Tanneries – CACIN, Amilly.

Victor Cord’homme
N.O.É : Nacelle Observant les Étoiles,
Vue de l’exposition,
Verrière,
Photo Les Tanneries – CACIN, Amilly.

Victor Cord’homme
N.O.É : Nacelle Observant les Étoiles,
Vue de l’exposition,
Verrière,
Photo Les Tanneries – CACIN, Amilly.

Victor Cord’homme
N.O.É : Nacelle Observant les Étoiles,
Vue de l’exposition,
Verrière,
Photo Les Tanneries – CACIN, Amilly.

Artiste : Victor Cord'homme / Commissaire : Éric Degoutte

Les Tanneries – Centre d’art contemporain vous invite à découvrir la dernière exposition venant clore la saison 7 déclinée depuis octobre dernier au fil de la thématique sur Les registres du jeu. Intitulée N.O.É : Nacelle Observant les Étoiles de Victor Cord’homme, visible sous la verrière du 24 juin au 24 septembre 2023, cette proposition artistique propose de réenchanter l’espace d’exposition qui dévoile un ultime jeu narratif oscillant entre récits personnelles et collectifs. Après la découverte de deux univers parcourus par des formes arborescentes issues d’un temps et d’un lieu mémorable – Maturités de CLARA(1) – ou de figures fugaces et dissipées issues des mondes imaginaires et autofictionnels – Twist & Die d’Hélène Delprat(2) – c’est un dernier élan, une dernière projection qu’offre les machines exubérantes et inventives de Victor Cord’homme.

Dans une lignée d’univers machinistes célèbres – de Léonard de Vinci à Tinguely, de Jules Vernes à Albert Robida, de Georges Orwell à Fritz Lang – qui se font aussi support de mondes possibles, de figures mystérieuses et rêvées, étranges ou ludiques, le travail de Victor Cord’homme se caractérise par une véritable curiosité qui s’appuie sur les systèmes de pensée, les découvertes scientifiques, technologiques et environnementales – il s’agit aussi d’être dans l’air du temps – ainsi que sur ses recherches liées aux systèmes de récupération de l’énergie(3). Mêlant peinture, dessin et sculpture au sein de la Cord’hommerie, ce plasticien-bricoleur « touche-à-tout » explore les médiums et assemble des matériaux divers – métal, porcelaine, béton, bois -, mais également les techniques et les potentialités du mouvement afin de produire des sculptures autonomes, sortes d’entités mécaniques et combinatoires qui façonnent de nouveaux écosystèmes. En 2021, sa performance Le Bulldozer et la Marguerite(4) montre son intention de poétiser le monde, l’aspect fantaisiste du bulldozer venant modifier momentanément l’espace et l’environnement urbain parisien. Sensible aux philosophies envisageant le futur de manière positive, à travers N.O.É : Nacelle Observant les Étoiles, Victor Cord’homme dévoile un nouveau monde possible fondé sur l’ingéniosité et l’éco-responsabilité.

Comme un préambule au chemin que le visiteur s’apprête à emprunter, dès le hall, des vues isométriques en deux dimensions, formant une sorte de carte géographique ou de plan de vol, révèlent le protocole machinique de l’exposition. Ainsi, de toile en toile, s’étale toute l’étendue en archipel que compose le réseau d’énergie solaire.

C’est un voyage baigné de lumière qui s’annonce, un imaginaire entre ciel et terre, utopie et réalité. Sous la verrière, une arche, sorte de ville flottante, est prête à lever l’ancre vers cet imaginaire inventif parsemé de mobiles aériens dont les jeux de formes ne sont pas sans discuter avec ceux de Panamarenko. Entrant en résonance avec la saison Les Registres du jeu du Centre d’art, N.O.É évoque une sorte de playground(5) peuplé d’oeuvres colorées – en écho aux travaux de Joël Auxenfans(6), de Jacques Julien(7), ou encore de Vincent Romagny(8). Dans un renouvellement des rapports d’échelle sous la Verrière, semble alors se dessiner une fenêtre – ou un tableau – sur d’autres lieux et situations potentielles.

Pas à pas, les mouvements du visiteur sont saisis par les capteurs qui encadrent le périmètre de l’exposition, activant momentanément les hélices des oeuvres – ventilateurs, goldylateurs, nuages… Se dresse alors une plateforme autonome, interactive et aléatoire, régie par ses propres limites, les aléas des capacités en énergie solaire (variables en fonction de l’ensoleillement et de l’impact des usages déployés par les visiteurs) influençant la faculté d’animation et d’activation de ces mécanismes surprenants. Projet hybride à la mise en oeuvre complexe, la valorisation du travail de Victor Cord’homme conforte à nouveau l’identification des Tanneries comme plateforme de fabrique et de production. Cette ambition entre en résonance avec la récente attribution du label « Centre d’art contemporain d’intérêt national » par le Ministère de la Culture en avril 2022 tout en démontrant le soutien accordé à la jeune création artistique.

L’exposition invite à modifier notre perception d’un environnement singulier et immédiat – ici celui de la Verrière – en aiguisant notre conscience sur les analogies possibles entre notre situation en cette aire de jeu, dans ce microcosme, et celle nous qualifiant dans le monde actuel, face aux urgences identifiées désormais pour préserver le vivant tout en s’appuyant sur ses potentialités énergétiques durables et renouvelables.

Victor Cord’homme propose un dispositif ludique, une mise en scène qui implique le regardeur dans un jeu de rôle grandeur nature, devenant acteur d’une situation de théâtralité telle que théorisée par Erving Goffman(9). Bercé par un univers aux allures enfantines et naïves, l’artiste crée ainsi les conditions propices à la flânerie et à la
rêverie autant qu’à la remise en jeu d’une perspective future.

(1) L’exposition Maturités de CLARA est visible du 3 juin au 27 août 2023 dans la Grande Halle.
(2) L’exposition Twist & Die d’Hélène Delprat est visible du 3 juin au 27 août 2023 dans la Galerie Haute et la Petite Galerie.
(3) L’artiste expérimente en utilisant par exemple des panneaux solaires provenant du recyclage des horodateurs de la ville de Pantin pour produire l’énergie nécessaire à l’animation de ses modules.
(4) Performance Le Bulldozer et la Marguerite réalisée en 2021, dans laquelle il conduit un bulldozer à pédale aux couleurs ludiques jusqu’à son ancien atelier des Grandes Serres à Pantin pour y récupérer une Marguerite géante (Marguerite domestique) qu’il va pousser à travers la ville.
(5) Terme anglais renvoyant au terrain de jeu, aux premières formes connues d’organisation sociale, éducative, sportive ou ludique d’espaces de vie spécifiques pour enfants
(6) L’exposition Les Haies de Joël Auxenfans réalisée du 8 octobre au 4 décembre 2022 dans la Petite Galerie, également lauréat pour un aménagement paysager lié au développement du lycée agricole Le Chesnoy dans le cadre du dispositif 1% artistique porté par la Région Centre-Val de Loire.
(7) Les Géants réalisé en 2016 par Jacques Julien fait partie de Presqu’Île #6, exposée en contrebas de la Ferme du Bourg à Amilly
(8) Vincent Romagny, docteur en esthétique, commissaire et éditeur est en résidence d’auteur sur la saison#7. Engagé dans une recherche sur l’histoire et les dispositifs des playground depuis plusieurs années, il poursuit son travail d’écriture aux Tanneries, plus spécifiquement sur les Aires de jeux d’artistes en France, dont la restitution aura lieu lors des (F)estivales le 24 juin 2023, dans le cadre d’une journée rythmée par des rencontres et conversations artistiques.
(9) Erving Goffman, sociologue, applique le vocabulaire du théâtre au situations de la vie quotidienne.

________________
Les artistes programmés au fil de la saison #7 – Les registres du jeu

Cycle 1
Octobre : Les Simonnet, Galerie Haute – Joël Auxenfans, Les Haies, Petite Galerie –
Prolongement de l’exposition Éclat de Abraham Cruzevillegas, Grande Halle

Cycle 2
Janvier : Natalia Jaime-Cortez, À combien de pas dormez-vous de l’eau ?, Verrière et Petite
Galerie
Février : Meris Angioletti, Quart de nuit, Galerie Haute – Exposition collective, We Are, Grande Halle, commissaires : Guillaume Lasserre et Sammy Engramer, et les artistes Marielle Chabal, Sammy Engramer, Laurent Lacotte, Michèle Magéma, Ibrahim Meïté Sikely, Myriam Mihindou, Bojana Nikcevic, Audrey Terrisse, Laure Tixier, Lassana Sarre & le Nouveau ministère de l’Agriculture
Avril : Vir Andres Héra, Seized by the spirit, Verrière et Petite Galerie

Cycle 3
Juin : CLARA, Maturités, Grande Halle – Hélène Delprat, Twist & Die, Galerie Haute et
Petite Galerie – Victor Cord’homme, N.O.É : Nacelle Observant les Étoiles, Verrière.