Guy Rottier
Boulequiroule, 1968-2002
Maquette.
Photographie : François Lauginie
Collection Frac Centre-Val de Loire

Guy Rottier, Architecture libre
La Biennale d’Architecture d’Orléans 2017
Vues d’expositions aux Tanneries Centre d’art contemporain Amilly
© Blaise Adilon

Guy Rottier
Maison enterrée « serpent »,   (non daté)
Dessin
Collection Frac Centre-Val de Loire
Donation Guy Rottier

 

Guy Rottier, Architecture libre
La Biennale d’Architecture d’Orléans 2017
Vues d’expositions aux Tanneries Centre d’art contemporain Amilly
© Blaise Adilon

Guy Rottier
Maison pour Ben, Nice, dans les jardins du Musée Masséna, à côté du
Negresco, face à la mer, 1974-1988
Collection Frac Centre-Val de Loire
Donation Guy Rottier

Guy Rottier
L’idée Halles, 1979
Collection Frac Centre-Val de Loire
Donation Guy Rottier

Guy Rottier
Maison évolutive escargot, 1965
Collection Frac Centre-Val de Loire
Dépôt Musée d’Art Moderne et d’Art
Contemporain, Nice (MAMAC)

Guy Rottier, Architecture libre
La Biennale d’Architecture d’Orléans 2017
Vues d’expositions aux Tanneries Centre d’art contemporain Amilly
© Blaise Adilon

Guy Rottier, Architecture libre
La Biennale d’Architecture d’Orléans 2017
Vues d’expositions aux Tanneries Centre d’art contemporain Amilly
© Blaise Adilon

Guy Rottier
Immeuble de la Radio, Rabat (proposition), 1982
Collection Frac Centre-Val de Loire
Donation Guy Rottier

UN COMMISSARIAT D'ABDELKADER DAMANI, LUCA GALOFARO ET GILLES RION

ARTISTE : Guy Rottier

L’épopée de ma vie est un poème. Jour après jour, je me rendais compte que je n’étais pas un errant mais l’errance elle-même (…)

M. a M. NGAL, l’Errance, 2014

Mais, dites-moi, mes frères, que peut faire l’enfant que le lion ne pouvait faire ? Pourquoi faut-il que le lion ravisseur devienne enfant ? L’enfant est innocence et oubli, un renouveau et un jeu, une roue qui roule sur elle-même, un premier mouvement, une sainte affirmation. Oui, pour le jeu divin de la création, ô mes frères, il faut une sainte affirmation : l’esprit veut maintenant sa propre volonté, celui qui a perdu le monde veut gagner son propre monde.

Friedrich Nietzsche

 

Pour sa première édition, la Biennale d’Architecture d’Orléans rend hommage à l’une des figures artistiques et architecturales les plus originales de la seconde moitié du 20e siècle : Guy Rottier. Réunissant plus de cent cinquante dessins, photographies et maquettes conservés par le Frac Centre-Val de Loire, cette exposition est la plus importante rétrospective jamais consacrée à l’architecte. Elle témoigne de la relation forte entre Guy Rottier et cette institution, qui depuis plus de 20 ans, œuvre à la diffusion et à la reconnaissance internationale de cette personnalité hors du commun. Cette exposition a également valeur de manifeste. En s’inscrivant dans le sillage d’une œuvre ouverte, mutante et braconnière pour entamer son nouveau périple, le Frac Centre-Val de Loire trace ici la ligne que suivra la Biennale d’Architecture d’Orléans : celle de l’errance.

Néerlandais né en Indonésie puis naturalisé français, lycéen à Grasse puis travailleur forcé à Iéna, étudiant en école d’ingénieur à La Haye puis en architecture à Paris, émigré volontaire à Nice, à Damas puis à Rabat, avant de revenir finir ses jours à Belvédère… Guy Rottier est l’auteur d’une œuvre multiple et inclassable, dans laquelle dialoguent art et architecture, poésie et technique, où se croisent autant la silhouette de Le Corbusier, l’élan futurologique de son ami Michel Ragon que l’iconoclasme – « 40° au-dessus de dada » – des artistes de l’école de Nice, ou celui – quelques degrés au-dessous de la ceinture – du dessinateur Jean-Marc Reiser.

Avec un style insolite, fulgurant et sans compromis, Guy Rottier entendait renouveler radicalement le langage architectural au même titre que les modes d’habiter. Sans jamais faire système. Espiègle, fantasque, libre, Guy Rottier a défendu sa vie durant une approche de l’architecture plus joueuse que divertissante, plus enfantine que puérile, défiant toutes les lois – celles de la tradition comme celles de la gravité – pour instiller dynamisme et mouvement dans l’ordre trop sclérosé de ce monde : « les hommes construisent, d’autres envahissent, s’installent, démolissent puis reconstruisent. C’est le même homme, architecte par nature qui, jusqu’à l’apocalypse, bâtit, efface et recrée une agglomération, un quartier, une maison. Parce que tout change… parce que tout doit changer : le relief du monde, la nature des choses, la maison de l’homme ». (Guy Rottier)