SHOOTING STAR
Du 22 novembre 2025 au 12 avril 2026Visuel officiel de l’exposition Shooting star de Boris Chouvellon
Shooting star, Boris Chouvellon, 2025 / ©Boris Chouvellon, ADAGP, Paris, 2025
La Saison 8Ter du cycle Nos Maisons Apparentées explore la fabrique de l’espace habité et des formes fragmentaires. Sculpture, installation, dessin, photographie et vidéo se rencontrent pour inventer des lieux de vie, de rencontre et d’expérience partagée. Chaque proposition déploie des micro-paysages sensibles où formes, matériaux et fragments deviennent des points d’ancrage pour imaginer de nouvelles temporalités et usages collectifs.
Parmi les artistes de la Saison 8Ter, des filiations et dialogues se tissent. Boris Chouvellon transforme matériaux et structures abandonnées en métaphores de fragilité et de mémoire, faisant des ruines les promesses d’une utopie à venir. Claire Trotignon explore topographies fragiles et temporalités intimes (L’intimité des temps, 22 novembre 2025 – 1er février 2026), et Florence Chevallier crée chambres et images poétiques mêlant intimité et regard collectif (Chambres avec vues, 7 février – 12 avril 2026). Ensemble, leurs œuvres montrent comment sculpture, installation, dessin et vidéo peuvent se répondre et nourrir une lecture commune de l’espace habité.
Boris Chouvellon développe une œuvre à la croisée de la sculpture, de la vidéo, de la photographie et de l’installation. Diplômé de la Villa Arson à Nice et de l’École des Beaux-Arts de Marseille, il arpente depuis plus de vingt ans les marges du territoire urbain et les paysages en mutation, dessinant les contours fragiles d’un monde suspendu entre ruine et mémoire. Friches, chantiers inachevés et architectures désertées deviennent des scènes où le rêve moderne s’efface et persiste, laissant émerger la poésie des espaces invisibles.
Sa pratique s’ancre dans l’errance : il observe, prélève et déplace fragments d’architectures, objets utilitaires, matériaux abandonnés et structures inachevées, qu’il réassemble avec des références au modernisme et à l’architecture brutaliste. De ces hybridations naissent des figures ambivalentes – piscines dressées, manèges désossés, toboggans déglingués, gradins impraticables – témoins d’une société du spectacle épuisée et de ruines par anticipation, oscillant entre désillusion et poésie.
Cette attention au territoire et à la matière prépare l’émergence d’une dimension utopique et collective, ici incarnée par la figure de l’étoile.
Dans la continuité de ses recherches dans l’espace public, Pas de perdant ! (2023) s’inspire de la fête foraine, où motifs de jeu et de rêve se transforment en formes partagées, réenchantant le quotidien et engageant le spectateur dans une expérience collective.
Avec Playtime (2024), conçue comme une sculpture praticable – à la croisée du playground et du skatepark –, l’artiste prolonge cette réflexion en proposant un espace à la fois collectif et participatif.
Dans l’exposition Shooting Star, la sculpture devient habitable et sociale. Le prototype zéro de Sculpturae mobilis habitabilis, sculpture mobile à cinq branches, se déploie comme une architecture étoilée en devenir, presque hors échelle, dans la Grande Halle. Cette première version ouvre sur des possibles lieux de vie – atelier, refuge, espace culinaire, lieu de réunion, observatoire – où fonction et poésie se mêlent et où l’imaginaire devient tangible.
Autour du prototype, l’exposition se structure comme une constellation vivante : sculptures, installations, architectures et vidéos dialoguent entre elles et avec le site, guidant le regard et le mouvement du spectateur. La Grande Halle des Tanneries devient une nef contemporaine où lumière et monumentalité orchestrent corps et espace. Les mobiles – tamis, godets de pelleteuse suspendus, cercles argentés en béton – ainsi que gradins et toboggans en spirale réactivés composent cette constellation, résonnant avec le territoire – le Loing, les friches et les champs alentours – et tissant un récit sensible où le rêve se mêle à l’ordinaire, entre ruine et renaissance.
La vidéo Shooting Star prolonge ces thèmes de la vanité, de la fragilité et de l’adaptation. Au milieu d’un champ de tournesols, face aux éoliennes, l’artiste, enveloppé d’une couverture de survie dorée, tourne sur lui-même jusqu’à sa chute. La mécanique du monde et la vulnérabilité du corps s’y répondent dans un même souffle cosmogonique : un geste rituel, à la fois dérisoire et sacré, qui fait écho aux sculptures modulables et aux mobiles suspendus. Ensemble, ces œuvres interrogent le temps, le cycle de la vie et la transformation.
Les œuvres s’inscrivent dans la continuité du Land Art et de l’Arte Povera, dialoguant avec Smithson ou Matta-Clark, tout en conservant une distance ironique face à la promesse d’un progrès sans fin. Le regard critique de Chouvellon se glisse dans les interstices du réel, dans la répétition absurde d’un geste et la matérialité rugueuse, construisant une œuvre profondément ancrée dans notre époque, où la mélancolie des paysages se mêle à une conscience aiguë des transformations sociales, urbaines et écologiques. Ici, la ruine moderne n’est pas seulement un état, mais un récit à lire dans l’espace, où chaque œuvre participe à une lecture sensible du monde, entre mémoire, transformation et poétique commune.
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VERNISSAGE SAMEDI 22 NOVEMBRE 2025 DÈS 14H30
>> NAVETTE GRATUITE BOURGES < > LES TANNERIES
Aller : départ de la gare routière de Bourges (rue du Champ de Foire), à 13h
Retour : départ depuis Les Tanneries à 19h
>> NAVETTE GRATUITE GARE DE MONTARGIS < > LES TANNERIES
Aller : départ depuis la gare de Montargis à 15h15 (en lien avec le TER au départ de Gare Paris-Bercy à 14h11 < > arrivée Gare de Montargis à 15h08)
Retour : départ depuis Les Tanneries à 19h (en lien avec le TER Gare de Montargis, départ 19h50 < > Gare de Paris-Bercy, arrivée 20h49)
Inscription aux navettes obligatoire avant le 21 novembre 2025. Pour réserver une ou plusieurs places, veuillez communiquer votre nom et numéro de téléphone par mail ou par téléphone : contact-tanneries@amilly45.fr / 02.38.85.28.50
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Les artistes programmé.e.s au fil de la saison #8Ter – Nos maisons apparentées
Cycle 1
1er novembre 2025 : Inauguration de la troisième saison artistique d’un cycle de programmation de trois années intitulé Nos maisons apparentées
*Exposition Hommage de Claude Pasquer, Galerie Haute, jusqu’au 4 janvier 2026. Dans le cadre du Festival AR(t]CHIPEL 2025, porté par la Région Centre-Val de Loire, en collaboration avec le Centre Pompidou.
22 novembre 2025
*Exposition L’intimité des temps de Claire Trotignon, Verrière et Petite Galerie, jusqu’au 1 février 2026.
*Exposition Shooting star de Boris Chouvellon, Grande Halle, jusqu’au 12 avril 2026.
Cycle 2
7 février 2026
*Exposition Chambres avec vues de Florence Chevallier, Galerie Haute, jusqu’au 12 avril 2026.
28 février 2026
*Exposition Dispositifs-mondes de Camille Sauer dans le cadre de sa résidence territoriale initiée en septembre 2025, Verrière et Petite Galerie, visible jusqu’au 26 avril 2026.
Cycle 3
30 mai 2026
*Exposition Astraction, abstractions !, commissariat de Thierry Davila, Grande Halle, Galerie Haute, Petite Galerie, Verrière, visible jusqu’au 13 septembre 2026.
27 et 28 juin 2026 (sous réserve)
* Les (F)estivales 2026 week-end estival de rencontres artistiques, de performances, de concerts et de projections.
Cette saison 8Ter sera ponctuée, comme les saisons précédentes, de rencontres avec les habitants du territoire Loirétain, traduisant l’engagement du Centre d’art contemporain d’intérêt national à être impliqué fortement sur son territoire. Pour cela le Centre d’art contemporain accueille Camille Sauer en résidence territoriale dès à présent. Dans le rapport de proximité permis par ces dispositifs, elle interroge les façons d’habiter nos espaces de vie à travers des temps croisés de création et de pensée.