Visuel officiel de l’exposition Hommage de Claude Pasquer

Recouvrement horizontale jaune rouge bleu, Claude Pasquer, 1990 / ©Claude Pasquer, ADAGP, Paris, 2025

Dans le cadre de la nouvelle saison 8Ter artistique du cycle Nos Maisons Apparentées, le centre d’art contemporain Les Tanneries présente l’exposition Hommage, mettant en lumière l’oeuvre de Claude Pasquer (1937-2024), dont la démarche inscrit, avec une réelle exigence, l’esprit de l’art concret. 

Cet hommage prolonge les explorations régulières des saisons précédentes d’univers d’artistes engagé·e·s dans une recherche sur les formes, les couleurs, dans le champ de l’abstraction ou de l’art concret, depuis l’ouverture du site en septembre 2016, esquissant ainsi une « histoire des formes »1 avec Anna Eva Bergman, Vera Molnar, Constant, François Morellet, Janos Ber, Salvatore Emblema, Bernard Aubertin, ou encore Herbert Hamak, Kees Visser, Nicolas Chardon, Claire Chesnier, Lena Amuat & Zoé Meyer. 

La saison artistique dernière (8Bis), cette histoire se prolongea avec l’exposition Tableaux manquants de Bruno Rousselot et celle de Vincent Barré, intitulée A Family of Rooms, tissant un réseau sensible d’apparentements entre oeuvres et espaces. 

À l’instar de Vincent Barré, les oeuvres de Claude Pasquer transforment le lieu, offrant une expérience immersive, où formes, volumes et couleurs dialoguent avec l’espace, où chaque pas du spectateur l’invite à parcourir une partition plastique sensible. 

Avec Bruno Rousselot, il partage une attention particulière à la modularité et à la variation où rigueur structurelle et musicalité des couleurs résonnent avec fragmentation et recomposition, inscrivant son geste artistique dans un subtil équilibre entre ordre et inventivité. 

L’exposition retrace le parcours de Claude Pasquer, des premières déclinaisons et recherches graphiques aux ensembles polyptyques monumentaux de la dernière période. Figurent aussi ses créations d’objets et ses « silences », maquettes éditoriales dans lesquelles se signifie une pensée systémique des formes, des équilibres, perceptible aussi à l’échelle architecturale, dans ses scénographies d’exposition. 

Hommage donne à voir un langage plastique à la fois méthodique et poétique, où rigueur et inventivité se conjuguent pour produire une oeuvre harmonieuse et profondément vivante. 

Formé au graphisme dans les années 1960, Claude Pasquer développe très tôt un goût pour la structure, la clarté et le rythme visuel. Ces principes guideront toute son oeuvre. Ses recherches s’inscrivent dans la filiation du Bauhaus, du mouvement De Stijl et des Concrets suisses, héritant de Theo van Doesburg (artiste néerlandais, cofondateur du mouvement De Stijl) l’idée que l’art doit être « entièrement conçu par l’esprit avant son exécution ». 

Chaque composition est issue d’un système de règles précises : répétition, permutation et translation y deviennent des outils de création. L’artiste limite volontairement son vocabulaire à des formes géométriques simples et à des couleurs primaires (jaune, rouge, bleu), auxquelles s’ajoutent le noir et le blanc. Ce cadre contraignant devient paradoxalement le moteur d’une inventivité libre, où la rigueur structurelle n’exclut jamais la surprise et défie le peintre à pouvoir refaire peinture. 

Pour Claude Pasquer, la couleur n’est pas un simple ornement, mais une matière première, vivante et active. Ses agencements chromatiques, réglés selon des protocoles stricts, produisent des effets rythmiques comparables à ceux de la musique : alternances, variations, reprises et silences. Chaque tableau se lit comme une partition visuelle, où l’oeil suit une cadence invisible et où chaque nuance joue un rôle dans l’harmonie d’ensemble. 

Des premières toiles aux palettes franches et lumineuses jusqu’aux séries récentes dominées par le noir, il explore les multiples possibles d’un système modulaire et sériel. 

Dans ses oeuvres tardives, le noir devient un espace de résonance : obtenu par un recouvrement de couches colorées déjà structurées, il absorbe la lumière tout en laissant affleurer, par transparence, des traces de rouge, de jaune ou de bleu. Ces couleurs enfouies ne disparaissent jamais complètement : elles vibrent comme une note tenue sous un long silence. Ce procédé confère à la surface une profondeur où le visible dialogue avec le caché. 

Si la peinture demeure au coeur de sa démarche, il étend son vocabulaire à la création d’objets et à la conception d’installations. L’un des éléments phares de cette exposition est la réinstallation de la scénographie qu’il avait conçue pour la Maison de la Culture de Bourges en 2004 : un dispositif immersif où formes, couleurs et espace environnant produisent un tout indissociable. Ces oeuvres déplacent la géométrie dans le volume et engagent pleinement le spectateur. 

Installé durablement dans le Centre-Val de Loire, Claude Pasquer a contribué à la vie artistique de la région par ses expositions et ses interventions. Sa recherche, conjuguant précision méthodique et poésie de la perception, dépasse les frontières pour inscrire son oeuvre dans l’histoire internationale de l’abstraction géométrique. 

Cette rétrospective rend hommage à un artiste pour qui la beauté naît de l’ordre, de la précision et du dépouillement. Entre structure et musique visuelle, entre couleur et silence, entre objet et espace, l’art de Claude Pasquer invite à voir, mais aussi à écouter, l’harmonie silencieuse des formes. 

Cette exposition a été rendue possible par un appui financier exceptionnel de la Région Centre-Val de Loire. Elle s’inscrit dans le cadre du Festival AR[t]CHIPEL, un évènement « Nouvelles Renaissance(s) » porté par la Région Centre-Val de Loire, en collaboration avec le Centre Pompidou. 

 

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VERNISSAGE SAMEDI 1 NOVEMBRE  2025 DÈS 14H30

>> NAVETTE GRATUITE BOURGES < > LES TANNERIES
Aller : départ de la gare routière de Bourges (rue du Champ de Foire), à 13h
Retour : départ depuis Les Tanneries à 19h

>> NAVETTE GRATUITE GARE DE MONTARGIS < > LES TANNERIES
Aller : départ depuis la gare de Montargis à 15h15 (en lien avec le TER au départ de Gare Paris-Bercy à 14h11 < > arrivée Gare de Montargis à 15h08)
Retour : départ depuis Les Tanneries à 19h (en lien avec le TER Gare de Montargis, départ 19h50 < > Gare de Paris-Bercy, arrivée 20h49)

Inscription aux navettes obligatoire avant le 31 octobre 2025. Pour réserver une ou plusieurs places, veuillez communiquer votre nom et numéro de téléphone par mail ou par téléphone : contact-tanneries@amilly45.fr / 02.38.85.28.50

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Les artistes programmé.e.s au fil de la saison #8Ter – Nos maisons apparentées 

Cycle 1
1er novembre 2025 : Inauguration de la troisième saison artistique d’un cycle de programmation de trois années intitulé Nos maisons apparentées
*Exposition Hommage de Claude Pasquer, Galerie Haute, jusqu’au 4 janvier 2026.
Dans le cadre du Festival AR(t]CHIPEL 2025, porté par la Région Centre-Val de Loire, en collaboration avec le Centre Pompidou. 

22 novembre 2025
*Exposition L’intimité des temps de Claire Trotignon, Verrière et Petite Galerie, jusqu’au 1 février 2026.

*Exposition Shooting star de Boris Chouvellon, Grande Halle, jusqu’au 12 avril 2026.

Cycle 2
7 février 2026
*Exposition Chambres avec vues de Florence Chevallier, Galerie Haute, jusqu’au 12 avril 2026.

28 février 2026
*Exposition Dispositifs-mondes de Camille Sauer dans le cadre de sa résidence territoriale initiée en septembre 2025, Verrière et Petite Galerie, visible jusqu’au 26 avril 2026.

Cycle 3
30 mai 2026
*Exposition A
straction, abstractions !, commissariat de Thierry Davila, Grande Halle, Galerie Haute, Petite Galerie, Verrière, visible jusqu’au 13 septembre 2026

27 et 28 juin 2026 (sous réserve)
* Les (F)estivales 2026 week-end estival de rencontres artistiques, de performances, de concerts et de projections.

Cette saison 8Ter sera ponctuée, comme les saisons précédentes, de rencontres avec les habitants du territoire Loirétain, traduisant l’engagement du Centre d’art contemporain d’intérêt national à être impliqué fortement sur son territoire. Pour cela le Centre d’art contemporain accueille Camille Sauer en résidence territoriale dès à présent. Dans le rapport de proximité permis par ces dispositifs, elle interroge les façons d’habiter nos espaces de vie à travers des temps croisés de création et de pensée.