Atlas des partitions dansées, 2020-2021


Teaser du court métrage réalisé par Marine de Contes
Reposant sur la performance Partitions dansées de David Drouard du 21 novembre 2020
Spécialement conçue pour l’œuvre Atlas / Partitions silencieuses de Cécile Le Talec


Atlas des partitions dansées a été financé par Les Tanneries – Centre d’art contemporain, avec le soutien exceptionnel de la DRAC Centre-Val de Loire – Ministère de la Culture


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Cécile Le Talec
Vue de l’exposition Atlas / Partitions silencieuses
Photo : Aurélien Mole
Courtesy de l’artiste
et des Tanneries – CAC, Amilly

Cécile Le Talec
Vue de l’exposition Atlas / Partitions silencieuses
Photo : Aurélien Mole
Courtesy de l’artiste
et des Tanneries – CAC, Amilly

Cécile Le Talec
Vue de l’exposition Atlas / Partitions silencieuses
Photo : Aurélien Mole
Courtesy de l’artiste
et des Tanneries – CAC, Amilly

Cécile Le Talec
Vue de l’exposition Atlas / Partitions silencieuses
Photo : Aurélien Mole
Courtesy de l’artiste
et des Tanneries – CAC, Amilly

Cécile Le Talec
Vue de l’exposition Atlas / Partitions silencieuses
Photo : Aurélien Mole
Courtesy de l’artiste
et des Tanneries – CAC, Amilly

Cécile Le Talec
Vue de l’exposition Atlas / Partitions silencieuses
Photo : Aurélien Mole
Courtesy de l’artiste
et des Tanneries – CAC, Amilly

Cécile Le Talec
Vue de l’exposition Atlas / Partitions silencieuses
Photo : Aurélien Mole
Courtesy de l’artiste
et des Tanneries – CAC, Amilly

Artiste : Cécile Le Talec / Commissaire d'exposition : Éric Degoutte

Pour son exposition personnelle aux Tanneries, Cécile Le Talec (née en 1962 à Paris, vit et travaille entre la région Centre et Paris) présente dans la Verrière une installation in situ issue d’un travail de recherche au long cours mené entre 2019 et 2020 dans le Haut Atlas marocain autour de différentes formes de langages – écrites, sifflées et tissées. Fragment de désert mélodique où s’écoute le chant du sable, Atlas / Partitions silencieuses (2020) témoigne dans son caractère bipartite – entre création visuelle et sonore – d’un rapport à l’art à la fois tellurique et aérien, matériel et immatériel, ancré et éphémère où se mêlent l’intime et le collectif au travers de réalités et fictions (re)composées.

C’est d’abord la dimension sonore de l’œuvre qui se joue ici. Composé à partir de multiples enregistrements réalisés par Cécile Le Talec au cours de ses derniers voyages et résidences au Maroc, le son d’Atlas / Partitions silencieuses emplit la Verrière qui semble vide, au premier coup d’œil. Traduction immatérielle de l’espace-temps du voyage, entre réalités brutes, souvenirs fragmentaires et prolongements poétiques, cette mélodie dessine les contours d’un territoire, faisant émerger un véritable environnement sonore – au sens propre comme au figuré – auquel le visiteur est invité à prêter tout particulièrement attention, à en parcourir la piste, dans une forme d’exploration auditive singulière.

La recherche sonore étant intrinsèquement liée à la recherche linguistique dans sa démarche, Cécile Le Talec souligne ici cette interrelation fondamentale en en laissant peu à peu apparaître une transcription visuelle. À la manière d’un effet d’optique émanant d’un dispositif travaillé en mise à plat, les mouvements du visiteur créent les conditions du regard et lui permettent de découvrir, au fur et à mesure des changements de points de vue opérés, des écritures au sol, encrées dans le sable, révélant ainsi progressivement toutes les parcelles de l’œuvre.

Les motifs dessinés par Cécile Le Talec au pigment noir de vignes sur ce tapis de sable reconstitué rendent compte – à l’instar de la bande son dont ils sont autant d’échos visuels – d’une tentative de transcription des paroles, discours et autres sonorités entendus lors de ses séjours au Maroc, en un langage énigmatique. Ils rappellent par ailleurs de manière à la fois mimétique et symbolique l’importance au sein de la culture berbère des écritures inscrites dans le sable du désert – à des fins d’orientation – comme de celles tissées dans les tapis par les femmes.

À la faveur d’une esthétique du signe, Cécile Le Talec compose donc une graphie mystérieuse directement reprise ou simplement inspirée du langage secret élaboré par les femmes berbères pour inscrire leur(s) histoire(s) au sein des tapis qu’elles confectionnent et se transmettent, se racontant au fil de leurs productions et des générations.

La bichromie noire et blanche de l’installation vient souligner cette qualité de témoignage, remémorant par là-même celle des tapis berbères comme celle de l’encre sur la feuille de papier. Les signes parsemés dans le sable prennent alors des airs de partitions silencieuses, indéchiffrables. Ces dernières pourraient d’ailleurs être celles de la composition sonore qui les accompagnent tout comme la promesse d’autres figures, de ballet, de notations de pas dansés, de choréologies ou de cinétographies inédites, brouillant ainsi les pistes entremêlées des matières sonores et visuelles, des inspirations artistiques et culturelles, et des langages convoqués*.

Avec Atlas / Partitions silencieuses, Cécile Le Talec signe donc une installation sensible et poétique au caractère instable et éphémère profondément informée par les différents langages qu’elle déploie et (ré)invente. À travers ces associations de motifs, de formes, de couleurs et de sons – qui ne sont pas sans rappeler les recherches des modernistes, des Delaunay à Paul Klee en passant par Wassily Kandinsky –, Cécile Le Talec incarne des récits entrelacés, comme autant de points de vue sur une culture et son territoire d’ancrage. Jouant d’une esthétique de l’inscription et de l’effacement, du fragment et de la composition, elle interroge les rapports entre patrimoine culturel matériel et immatériel, faisant osciller sans cesse l’œuvre entre le continuum de l’Histoire et l’éphémère du quotidien.

Communiqué de presse de l’exposition


PARTENAIRES DE L’EXPOSITION

Atlas / Partitions silencieuses a bénéficié du soutien de la DRAC Centre-Val de Loire — Ministère de la Culture et de la Région Centre-Val de Loire dans le cadre de leurs dispositifs respectifs d’aide à la création.


AUTOUR DE L’EXPOSITION

>> le samedi 21 novembre

* Alors que l’appréhension d’Atlas / Partitions silencieuses dans ses multiples facettes naît du mouvement du visiteur, son cheminement a croisé la performance du danseur et chorégraphe David Drouard (compagnie DADR basée à Laval), spécialement conçue pour l’exposition et intitulée Partitions dansées. Sublimant le caractère éphémère de l’œuvre de Cécile Le Talec, la danse de David Drouard est venue en effleurer les signes, les fouetter et les balayer au gré de leurs alignements, dans la multiplication de leurs arabesques, effaçant ainsi les partitions silencieuses au terme de ses échappées.

Non accessible aux publics dans le respect des règles posées sur la deuxième période de confinement, la performance de David Drouard a fait naître un projet de moyen métrage intitulé Atlas des partitions dansées. Porté par Les Tanneries – Centre d’art contemporain en collaboration avec Archange Productions, sa réalisation a été confiée à Marine de Contes et financée par Les Tanneries – Centre d’art contemporain avec le soutien exceptionnel de la DRAC Centre-Val de Loire – Ministère de la Culture.

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AUTRES ACTUALITÉS DE L’ARTISTE EN COURS

Les nourritures criées, du 3 au 31 octobre, Atelier Alain Le Bras, Nantes
Phylharmonique, commande publique, Parc de Sculptures, Musée de l’Hospice Saint-Roch, Issoudun
Data Nebula, commande publique, Université de Reims Champagne-Ardenne